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Un article de Michel Joanny-Furtin, publié dans l’Express d’Outremont de du Mont-Royal

L'Express d'Outremont et Mont-Royal
La poésie «Rouge assoiffée» d’une amoureuse des mots

          Une anthologie en trois quêtes de Claudine Bertrand

Michel Joanny-Furtin
Par Michel Joanny-Furtin – 31 octobre 2011

Préparée et préfacée par Louise Dupré, Rouge assoiffée rassemble des extraits de quinze recueils de Claudine Bertrand parus de 1983 à 2010. À travers ces pages qui nous font marcher mot à mot sur le parcours de l’auteure, on retrouve les grands cycles qui structurent son oeuvre autour des thématiques qui lui sont chères.

«Pourquoi le rouge ? C’est un symbole de l’amour et de la passion, mais aussi de la vie ou de la mort, via l’amour…», résume dans un clin d’œil Claudine Bertrand, une voix essentielle de l’expression française au Québec.

Rouge assoiffée, c’est une anthologie personnelle, avec quelques extraits de critiques et de commentaires de différents intellectuels, journalistes ou chroniqueurs à propos de sa démarche artistique et poétique.

Rouge assoiffée rassemble des textes de Claudine Bertrand. «Cette proposition d’anthologie m’est venue à une période où je me sentais à la croisée des chemins, un point nommé d’un parcours. Rassembler des extraits de livres épuisés ou moins accessibles, parce qu’ils ont été édités dans un autre pays par exemple, me permet de faire le bilan littéraire d’une autre quête. Lire la suite →

Emmanuel Bing – Article sur « Rouge assoiffée » – Septembre 2012

Exemplaire de Rouge assoiffée annoté par Emmanuel Bing
Exemplaire de Rouge assoiffée annoté par Emmanuel Bing

     Emmanuel Bing – Article sur Rouge assoiffée

Le livre est rouge de je ne sais quel sang. Il me tient, m’enserre. Il est moi, terriblement, tant cette proximité de ces mots à elle m’empoigne, et du rouge, du sang et de la rage, cette rage de nuit qui couve et qui s’ouvre de toutes les failles, déborde et coule, jaillit et rugit, tant ce qui se dit là m’est proche, de ces mots à elle, mots d’une femme. Une femme du Québec et du monde (toujours en voyage semble-t-elle, voyages comme une écriture vive sur la planète, voyages en elle-même, voyages à affronter ses précipices).

Cette écriture me tient. C’est une écriture du bord des gouffres, de la rage pleine, de l’enfer, de l’envie ; plutôt du désir, désir tenace de vivre, et de ne pas laisser le monde quitte de sa présence rouge. Elle est la rage au monde, un temps, ce temps précieux pour vivre ; elle est une inscription dans le réel, une vraie vive. N’importe quelle parole ne peut pas être dite, et l’on sent comment celle-ci, dans cette force puisée d’où, de quels enracinements, de quelles déchirures, pourrait pourtant les dire toutes. Les thèmes m’empoignent (certains sont les miens également, toujours d’autre manière bien sûr, mais là une telle proximité, si étonnante) ; il y a la force du texte ; sa crudité ; parfois des jardins, des perles, « Brillant dans le petit matin / les perles de givre / s’attachent aux poils soyeux » ; avant que la rage ne regagne du terrain ; la perte d’une dent ; « Pourquoi t’éclipser / quand j’entre dans la chambre / que cherches-tu à nier / ton sexe de femme » ; je voudrais mettre en musique ces textes si je pouvais ; je voudrais les entendre chanter d’une voix profonde et grave, d’une voix sûre et sérieuse de femme ; « Après de petits grognements / un homme descend à la mer / une nouvelle vague se déploie ».

Il y a une simplicité dans ces textes, une évidence, mais une évidence d’entre les lignes, une évidence de ce qu’il y a à ne pas dire, mais à transmettre d’autant plus crument, d’autant plus sereinement qu’il n’est nul besoin d’explication pour ne plus tout à fait bien savoir de quel bord on vibre. J’écoute la vibration de cette femme et je fais corps avec son écriture. D’une façon si étonnante : j’y entends une mer de flux et reflux, rouge, noire ; une mer odorante et femme ; j’y entends comme rarement dans ce siècle ce qu’il en est d’une écriture ; elle me vient de ce pays que je ne connais pas et que j’aime pourtant, qui depuis si longtemps m’interpelle avec insistance ; je devais lui parler de la rage : voilà qui est fait. Rage rouge d’écrire et d’être. Je lis la poésie de Claudine Bertrand comme avec la passion d’une vraie rencontre. On ne peut pas toujours tout se dire ou tout savoir.

Une écriture du sensible qui emprunte au haïku le subtil (Chutes de voyelles), mais à Rimbaud aussi dans le simple de la prose (je ne dis pas : c’est comme du Rimbe, hein ! Je dis qu’il y a, là aussi, de l’encre et du sang ! Âcre ! Bon sang !)… « Chacun porte en soi une île. On y trouve un refuge ou un naufrage. Mes yeux veillent depuis le petit matin : ils voudraient rencontrer le tremblement lumineux des vôtres. » Quelque chose me renverse et me laisse coi, comme échoué sur une plage sensible. Il y a là cette mesure de l’intime qui, seule, me convient à lire. Je vis maintenant avec cette poésie. Je lis. « J’écris du plus loin de la douleur. Du ventre qui vacille. / Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Se dérobe une part de réalité. / Mes mots suivent le trajet des circuits nerveux en de saintes ellipses. » (Ailleurs en soi). Je regrette que le livre, édité chez TYPO – poésie, se délite. Preuve peut-être de ma rage à le lire et à le vouloir ouvert ; il m’en faudra d’autres exemplaires. Rouge assoiffée est un recueil de textes choisis dans l’œuvre déjà conséquente de Claudine Bertrand. Une belle préface de Louise Dupré. Il y a parfois des textes et des êtres importants qui traversent votre vie. Claudine Bertrand fait partie de ceux là.

Emmanuel Bing – 9 septembre 2012

Éditions TYPO, 2011, 400 pages, ( Librairie du Québec 30 rue Gay-Lussac 75005 Paris )

Sur le site de « voir.ca », édition de Montréal

Dominic Tardif Un article de Dominic Tardif
22 septembre 2011

Femme engagée et engageante, Claudine Bertrand compte parmi les plus importantes ambassadrices de la poésie québécoise à l’étranger. Au moment d’écrire ces lignes, la fondatrice de la revue Arcade participait d’ailleurs au Festival des arts et de la poésie d’Azeffoun en Algérie. Paradoxe s’il en est, ce dévouement aura peut-être porté ombrage à une oeuvre prolifique et maintes fois plébiscitée. Lire la suite →

Dans la revue « A babord » – N° 29 avril/mai 2009

Un article de Normand Baillargeon à propos de la parution de Autour de l’obscur

Claudine Bertrand a signé de nombreux recueils de poésie qui lui ont valu des prix, la reconnaissance de ses pairs et l’affection de son lectorat. Elle nous propose cette fois un recueil intime, sensible et fragile. Claudine Bertrand est en effet dans ces pages en dialogue avec une amie chère, Louise Blouin, qui est mourante. Entre les deux femmes existent de nombreux liens : parmi eux, l’amour de la poésie. Lire la suite →

Sur « La dernière femme » et « Le corps en tête » par Jean-Pierre Faye – 2003

La dernière femme

L’année 2000 est celle de La dernière femme. En plusieurs lieux, par Claudine Bertrand. «Elle se répète le même film rejoué en accéléré écarte un peu les jambes sa langue à plein corps.» Je veux dire : elle survient à Prague neuf ans après Montréal, et deux fois traduite : en langue tchèque, par une femme; en dessin par un homme. «Le siècle appartient à la nuit il fait très chaud ce soir elle encourt la chance et se réveille enroulée d’un autre corps.» «…le visage peint moitié de nuit moitié de jour.» Voici la moitié/moitié du passage de siècle au travers du corps féminin. Celui qu’annonce trois ans plus tôt la dédicace d’un livre «pour une fille qui naîtra de moi et moi d’elle Marie-Anaïs Nadja…» Lire la suite →

« La dernière femme » par Bernard Noël – 2001

Un livre à l’envers

Avez-vous remarqué comme la lecture, au gré même de votre intérêt, peut aller de soi dans un mouvement dont la régularité vous double d’une sorte de volume agréablement neutre? On dirait que la conscience a trouvé là une compagnie intelligente, qui entretient son éveil mécaniquement. L’habitude se loge ainsi partout, y compris dans l’acte qui a pris son départ dans la passion. Mais cet acte attend toujours la secousse première, quitte à ne l’espérer plus qu’à l’improviste.
Vous avez donc «pris ce qui a toutes les chances de n’être qu’un livre de plus quand, soudain, la ligne s’effondre et vous voici à bout de souffle. Vous aviez oublié que lire est une respiration mentale et qu’il suffit à la phrase de rompre le rythme ordinaire pour qu’aussitôt – sujet, verbe, complément, qualificatifs, propositions principale et subordonnées étant déchaînés – advienne un désaccordement qui précipite en vous une présence. Tout va très vite, sans approche, sans alerte, car la structure de la phrase est une forme qui vous envahit, vous occupe. Lire la suite →

« Jardin des vertiges » par Marie-Claire Bancquart – 2002

La Québécoise Claudine Bertrand nous livre une de ses meilleures inspirations poétiques avec ce recueil. Son titre en dit l’apparent paradoxe : un jardin est une création délibérée, gouvernée par l’homme, à l’inverse des vertiges qui le surprennent et l’étourdissent. Mais la poésie n’est-elle justement pas cette emprise forte et irrésistible sur les sens, qui pourtant est connue et dirigée par les mots? Le début du livre le dit en beaux vers : «La vie s’est pendue au cou / puis dans la pénombre a cogné / comme tête contre poitrine// Chacun de ses mots / peut offrir du jour / peut manger du ciel.» Joie souvent, parfois amertume : «Mots contre nature / on les met en terre / pour faire venir l’aigreur// Dieu est une saveur / dans la bouche basse / il sécrète sa semence// sait-on ce qu’aimer veut dire?». Lire la suite →

Un article de Viviane Ciampi dans la revue italienne « Fili D’Aquilone » – 2007

CLAUDINE BERTRAND :

UN SENSO ALL’INSENSATEZZA

Esiste la poesia dell’erranza interiore e quella – materia ardente – atta a smuovere l’inerzia del mondo. Claudine Bertrand le fa convergere per andare incontro ad un senso nuovo: quello della bellezza. Perché, secondo Diderot, da lei citato in esergo in una sua opera: « La poesia vuole qualcosa di enorme, barbaro e selvaggio ». E la quebecchese non rifiuta niente di ciò che offre la parola. È leonessa affabile, ma come tutte le leonesse ha imparato a graffiare e detesta le gabbie. Addenta le turbe dell’inferno che abitiamo, si chiede chi ci ruba gli anni e da che parte sta il baratro. Incontra figure di stregoni, nomadi in fuga (presenze maschili in via di deterioramento), che piantano « soucis » (parola dal significato ambivalente di « fiori » ma anche di « guai ») sui prati del piacere. Lire la suite →

Dans la revue « Art-Culture-Environnement », Bénin 2007

Trois questions à Claudine Bertrand,

ambassadrice du Salon international des poètes francophones du Bénin

D’origine québécoise, Claudine Bertrand est l’une des prestigieuses poètes invitées ; pour participer aux manifestations socioculturelles de la 4ème édition du Salon international des poètes francophones du Bénin (Sipoef). Enseignante au lycée de la poésie française et internationale de Québec, Claudine Bertrand séjourne au Bénin depuis le 16 février dernier afin d’apporter sa touche à cet évènement. Animatrice d’émission culturelle à la radio de Québec, Claudine Bertrand fait ici un tour d’horizon sur le lien entre sa personne et le Sipoef. Entretien.
Claudine Bertrand, que représente le Sipoef pour vous ?
« Sourire ! C’est un évènement d’envergure internationale qui ouvre des portes sur la littérature africaine. Celle-ci est mal connue au Québec. Et du fait que j’y participe ; j’apporte quelque chose de dimensions larges lors de mes rencontres. Le Salon international des poètes francophones du Bénin est un carrefour de rencontre d’une vingtaine de poètes francophones des cinq continents. » Lire la suite →