Femme de la désirance
tout feu tout flamme
aux mains de paysage
grandissent en elle
des cantiques et des chants
qui raniment le vivant
Si le ciel «bougonne» de gros nuages
elle ricane à qui mieux mieux
marche par les sentiers par les forêts
sur la terre du sanglier
jusqu’à la source
et son souffle y puisera
sa dose d’ivresse
Toute à ses racines
femme enrobée de soleil
jamais rassasiée
elle boit l’eau du ruisseau
le trop-plein de vie
pieds et mains
gorgés de sang
elle sème des herbes
de toutes espèces
Une huppe se pose
sur son épaule
elle l’enjôle mieux que quiconque
femme de l’Amourachure
elle renouvelle les souches
avec pour vertige
une langue qui bourgeonne
Claudine Bertrand
Texte inédit pour Terres de femmes (D.R.)